Teint, yeux, cheveux clairs.
Une vingtaine d’années, plus cinq ans.
Designer spécialisée dans les objets du quotidien
Figurante
Dora est en retard. Les autres filles sont probablement toutes déjà arrivées. Les indications étaient claires, elle trouve l’hôtel du premier coup. Une chance… Roulant un peu trop vite, elle donne un bon coup de frein pour entrer dans la propriété. Les roues crissent sur le gravier. La traversée du parc est magique. Un bois d’arbres centenaires, puis une clairière avec un étang et le bâtiment principal au bout d’une avenue bordée de tilleuls. Chaleureux et élégant. A deux cents mètre, le haras dont on ne voit que l’écurie.
C’est ici que Pauline a grandit, au milieu des chevaux et de la nature. Etonnant qu’elle soit devenue amie avec elle, fille de la ville allergique à tout ce qui a des poils. Par principe.
L’hôtel est réservé au mariage. La majeure partie des invités ne sera là que demain, il y a donc plein de place sur le parking. Dora gare son coupé légèrement en travers non loin d’un monospace foncé aux vitres teintées dont le propriétaire décharge un lit parapluie. Elle sort de sa voiture comme une furie, claque violement la portière, et son sac sur l’épaule, s’étale bruyamment dans une envolée de juron.
- « Ca va ? »
Dora relève la tête. Un homme la regarde, l’air surprit. Un homme ? Plutôt le croisement de Brad Pitt et l’autr’ acteur, le grand mec blond qui joue les tueurs à gages. Dora bredouille un « ouais » pas très compréhensible qui fait sourire le Dieu sur pattes. Ramassant ce qui lui reste de dignité et le sac que lui tend Leonardo DiCapprio, elle repart en boitillant vers l’entrée. Pauline est là, avec les filles.
- « je viens de me casser la figure devant le plus beau mec qu’il m’ait été donné de croiser ! » leur dit-elle, « Un Dieu sur patte tellement il est canon. Le sosie de John Melson ».
Les filles se figent, sauf Pauline qui sourit : c’était son beau frère, mais pas un sosie.