Parfois, je le crois partit,
Mais toujours il revient.
Est-ce pour la vie
Qu’il me tient ?
Pourquoi, des années après, sa simple évocation m’atteint ? Suis-je, à vie, vulnérable, soumise à la mémoire de mon Fantôme ? Ce confrère est là, devant moi, accoudé à mon comptoir. La journée est terminée pour nous deux. On parle du temps qui passe, des collègues présent et passés, de nos vies professionnelles antérieures. Pourquoi a-t-il évoqué cette entreprise de son passé ? cinq années qu’elle n’existe plus.
Sur un sujet, je suis faible. Depuis longtemps. A vie ? N’ai pas pu résister : « travaillez vous toujours avec eux ? ». A peine envolés, je regrette déjà ces mots. Quelque soit la réponse, elle m’atteindra.
Justement, le confrère est entrain de parler de lui, mon Fantôme aux yeux clairs désormais au bord de la quarantaine (on vieillit tous). Mon visage est probablement serein et posé. Pourtant, ce que j’apprends m’étonne. Fantôme, aurais-tu changé ? Ces nouvelles sont tellement contraires à ce que je sais de lui, de son caractère.
N’ayant aucun autre droit sur sa vie que celui de la hanter à distance, j’aimerais pourtant tellement savoir. Curiosité malsaine, masochisme ? Egoïsme ?
Allez, regardes la bien. Cette vérité est pourtant simple : certaines histoires terminent dans les faits sans s’arrêter dans l’effet.