trop beau, trop mince, trop de soi
Grand blond aux yeux bleu rieurs
Un nom inscrit à l’intérieur
De son avant bras droit
Enfant terrible croyant connaître le pire,
Père de quatre enfants. amoureux de la maman
Il risque le tout en déconnant,
Manquant là de la perdre, elle s’en ira dans l’avenir
John entra dans la chambre. Antonia dormait à poings fermés dans le lit parapluie. Replié en position fœtale, ses cheveux noirs retombaient sur son front. Sur le lit, les jumeaux semblaient dormir d’un même souffle. James était couché en chien de fusil, un bras sous sa tête. Sa main gauche était posée délicatement sur l’épaule de sa sœur qui dormait sur le dos. A côté d’eux, étendue sur le couvre lit à fleurs de son adolescence, Suzanne n’avait enlevé que ses chaussures pour faire la sieste. John aimait la regarder dormir. Ses cheveux lâchés tombaient le long de son cou pour aller se perdre sur l’oreiller. Des raies noires sur le linge blanc. Son visage était paisible dans le sommeil. Doux. Difficile de lui donner quinze ans. Pourtant ses trois enfants endormis autour d'elle rappelaient qu’elle était adulte.
Dans le sommeil, pas de gêne, de silence, de mauvais regards.
Pas de tristesse ni de larmes.
John regardait le vie qu’il avait perdue. Qu’il récupérerait, peu importe le temps ou les contraintes. Ces enfants et cette femme sont les siens.
Non loin de la fenêtre, le "siège de lecture" avait une vue sur toute la vallée. John le fit pivoter sans bruit. Du jardin montait le ronron de la conversation des autres invités. Le rire de Pauline, reconnaissable entre tous.
John s’assit dans le fauteuil, sortit un crayon de la poche de sa chemise, ouvrit son carnet à dessin, et entreprit de croquer sa famille endormie.