Venu en France, il y très longtemps depuis un de ces pays à l’est de l’Europe.
A l’époque, il y avait un mur séparait son pays du notre.
A fait toutes sortes de métiers, de ramasseur de fruits à plombier sur des chantiers de construction.
Il est vieux.
Il est fatigué.
Pierre se tient droit, les pieds dans l’alignement des épaules, le blouson un peu ouvert. Il s’est placé à l’entrée de la supérette, face aux caisses. Tout les jours, il arrive à 10h30, reste jusqu’à 14h et revient de 16h30 à la fermeture.
L’itinérant. C’est le journal qu’il vent pour pouvoir manger.
A force, il a apprit à reconnaître tout les visages du quartier. Depuis cette fille là, avec son sac rouge qui achète ses plats en portions individuelles jusqu’au gérant du magasin, actuellement entrain de ranger le rayon « bio » qu’un gamin du quartier à fait verser avec son chariot. Une dame vient vers lui, lui sert la main, achète son journal, prend le temps de lui souhaiter une bonne soirée.
Pierre touche une retraite.
Les trente-huit années qu’il a passé à travailler en France lui permette de toucher 567.43 euros par mois depuis son soixante-cinquième anniversaire. Net.
Pierre ne se plaint pas : il a un toit au dessus de la tête