Des yeux vairons
Un collier blanc
Des poils longs
Un brin attachant
Elle avait quinze ans. Elle réclamait un chien depuis longtemps. Ses parents avaient finit par accepter un chien. Elle voulait un berger d’Ecosse. Eux aussi. Pas à la mode, les descendant de Lassie n’était pas si facile à trouver. Appels aux SPA du coin, puis aux animaleries.
C’était un samedi après midi.
Après de nombreux coup de fil, la mère de la jeune fille parlât à une femme avait un colley à vendre. Agé de quatre mois, il était né en Bretagne. Nanti d’un pédigrée long comme un jour sans pain, l’animal coûtait plus cher qu’un bras.
A la façon dont la femme en parlait, la jeune fille savait que c’était lui : son chien.
En raccrochant, sa mère la regarda en riant. « Hors de question… Bien trop cher… Les gens sont dingue… Mettre ce prix dans un chien ! » La jeune fille n’écoutait pas. Elle savait.
C’était un samedi en fin d’après midi.
Les jours sont courts en hiver. La nuit était tombée lorsque l’ado entrât dans l’animalerie flanquée de ses deux parents. Ne voyant personne, ils filent vers les cages des chiens. Une demi-douzaine de chiots les accueille en jappant.
Mais de colleys, point.
Dépités, ils reviennent à l’accueil.
C’est là qu’elle le vit pour la première fois. Derrière le comptoir, le jeune chien se tenait assis, postérieur coincé sous un tabouret, pattes avant tendues de manière à faire gonfler son poitrail, réplique miniature d’une crinière de lion. Sur le tabouret, un chat tigré couché le regarde l’air indifférent.
Gris taché de noir, le collier blanc, l’animal est atypique. Les poils de sa face sont fauve, une ligne blanche la séparant verticalement en son milieu. D’un côté l’œil est marron, les poils du haut du front et de l’oreille sont noirs. De l’autre, l’œil est bleu et les poils gris mouchetés de noir. Une tache rousse sur le haut et noire sur le bas cercle chaque œil de façon symétrique, donnant un regard de clown à ce chiot de race.
A la vue de sa futur maitresse, le chien sourit, se lève, vient vers elle. La jeune fille le caresse. Aucun doute, c’est bien lui.
Le chiot fera le trajet vers son nouveau foyer calé sur les genoux de sa jeune maitresse.