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Nulla dies sin linea

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Vivre ou rêver sa vie...

Vous êtes sur un blog d'écriture qui a connu plusieurs mutations. Ce blog suit ma route depuis de nombreuses années désormais, perdant ou gagnant du contenu au gré des vents et de ma météo intérieure.

Cette route me plait, son paysage est plutot sympathique, parfois surprenant, burlesque ou inatendu, mais toujours intéressant, enrichissant à mes yeux.

Mi 2010 la route a biffurqué en angle droit, changeant brusquement d'orientation, de paysage et de destination. Le nouveau décor est si riche que je lui dois toute mon attention. Cela implique moins de temps pour écrire ici, faisant mentir en ligne ma devise "Nulla Dies Sin Linea".

Presque 5 années ont passées. Une pause dans laquelle j'ai vécu tout plein de belles choses qui, si elle m'ont enrichie, m'ont éloignée de l'écriture. Aujourd'hui j'ai d'autres priorités : Ririe (née en 2012), Fifi (né en 2013) et Loulou (né en 2015)... sans oublier leur géniteur "l'homme".
Mais l'envie est toujours là, alors pourquoi ne pas reprendre un peu le voyage ? Je ne promets pas de faire du quotidien, juste d'essayer de reprendre mon carnet de croquis... peut être un peu différemment ?

Cordialement,

CMASC,
aka Sylvia George

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Cmasc, portraits croqués

Photo, peinture ou dessin, les portraits m'intéressent depuis longtemps. 
Que sait-on d'un personnage, face à son image ?
Que disent les lignes ?
Que cachent-elles ?

Je vous propose une expérience : chaque jour, à heure fixe, apparaît un nouvel article, portrait d'une personne réelle ou rêvée.  
Découvrez portraits croqués différement, par les mots plutôt que par les images. Acceptez cette invitation à un voyage dans l'imaginaire. 
Et profitez bien du paysage... 

16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 16:00
destruction-vue-aerienne.jpg19 ans, une bouille ronde
Connait déjà la prison
La fatalité de ce monde
Est sa bénédiction.


C’est arrivé pendant qu’il dormait. Croyant être secoué par un de ses compagnons de cellule, Théodore n’a pas ouvert tout de suite les yeux. Il a vécu le tremblement de terre comme un rêve, ne retenant que le vacarme.
Le vacarme, et la porte qui s’est ouverte.
Théodore est libre.
Cela fait dix-neuf mois qu’il n’a pu faire plus de cent mètres dans la même direction.
Lorsqu’il a franchit le seuil délaissé de la prison, Théodore s’est mit a courir.
Droit devant.
Aussi vite qu’il le pouvait.

La soif l’a arrêté.
Il a regardé autour de lui. A vu. Les gravas, la désolation, les gens qui appelaient leur maison comme si elle pouvait leur répondre. La nuit qui tombait sans que les lumières ne s’allument.
Il comprit que sa liberté venait d’un drame.

Marrant !

Une femme couverte de poussière distribuait de l’eau aux gens dans la rue. Théodore en profita.
La faim le tenaillait maintenant. Il se planqua à l’arrière d’une maison pas trop abimée. Rapidement, il pu profiter de l’inattention des habitants pour récupérer des fruits et un plat de riz dans la cuisine. Au passage, il attrapa un téléphone mobile oublié sur une table.

Le téléphone ne fonctionnait pas, il ne trouvait pas le réseau. Théodore le jeta contre un mur.

Il faisait nuit noire maintenant. Les habitants de Port-au-Prince se préparaient à camper dans la rue.
Une fille passa devant lui. Théodore la suivit. Elle portait une robe a fleur couverte de poussière grise. Hagarde, elle marchait lentement, sans but. La rattrapper et la neutraliser fut un jeu d’enfant pour le jeune homme.

Théodore jouit bruyamment avant de se laisser tomber sur la jeune fille. Il avait eu un peu de mal à la pénêtrer cette pétasse pucelle. Mais cela avait été tellement bon. Sous lui la fillette était immobile. Pas un bruit. Pas un cri. Juste des larmes qui ruisselaient. Théodore rit et lui lécha la joue. Elle ne se débattait même pas.

« Dieu, ce que la vie est belle ! » se dit-il.
 


Nota : Suite au séïsme en Haïti, au moins 4.000 détenus se sont échappés de la prison de Port-au-Prince. La grande majorité est en liberté aujourd’hui, quelque part en Haïti ou ailleurs.
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