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Nulla dies sin linea

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Vivre ou rêver sa vie...

Vous êtes sur un blog d'écriture qui a connu plusieurs mutations. Ce blog suit ma route depuis de nombreuses années désormais, perdant ou gagnant du contenu au gré des vents et de ma météo intérieure.

Cette route me plait, son paysage est plutot sympathique, parfois surprenant, burlesque ou inatendu, mais toujours intéressant, enrichissant à mes yeux.

Mi 2010 la route a biffurqué en angle droit, changeant brusquement d'orientation, de paysage et de destination. Le nouveau décor est si riche que je lui dois toute mon attention. Cela implique moins de temps pour écrire ici, faisant mentir en ligne ma devise "Nulla Dies Sin Linea".

Presque 5 années ont passées. Une pause dans laquelle j'ai vécu tout plein de belles choses qui, si elle m'ont enrichie, m'ont éloignée de l'écriture. Aujourd'hui j'ai d'autres priorités : Ririe (née en 2012), Fifi (né en 2013) et Loulou (né en 2015)... sans oublier leur géniteur "l'homme".
Mais l'envie est toujours là, alors pourquoi ne pas reprendre un peu le voyage ? Je ne promets pas de faire du quotidien, juste d'essayer de reprendre mon carnet de croquis... peut être un peu différemment ?

Cordialement,

CMASC,
aka Sylvia George

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Cmasc, portraits croqués

Photo, peinture ou dessin, les portraits m'intéressent depuis longtemps. 
Que sait-on d'un personnage, face à son image ?
Que disent les lignes ?
Que cachent-elles ?

Je vous propose une expérience : chaque jour, à heure fixe, apparaît un nouvel article, portrait d'une personne réelle ou rêvée.  
Découvrez portraits croqués différement, par les mots plutôt que par les images. Acceptez cette invitation à un voyage dans l'imaginaire. 
Et profitez bien du paysage... 

2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 16:00

hetre-pourpre.jpgGrand, fin flexible
Regard au loin
Souvenir paisible
D’enfants du coin
 


Il est dans la cour. Il était arrivé dans les bras d’un ami de la maîtresse de maison, quelques trente années plus tôt. Outre ses branches avenantes, il a pour particularité des feuilles bordeaux. Dès l’aube du printemps, sa couleur contraste dans ce jardin Normand.

Sa première branche est à un mètre à peine du sol. Au début, Daniel et Sylvia devait tendre les bras pour l’atteindre. A neuf et douze ans, les enfants n’ont plus de soucis pour grimper jusqu’à son faîte. Plus âgé plutôt que plus téméraire, Sylvia monte jusqu’à la dernière fourche, à presque huit mètre du sol. Daniel lui se contente des niveaux bas, plus faciles d’accès.

 

Cet arbre n’a pas de nom propre. C’est « l’Arbre », parce que lui seul compte.

 

Parfois navire de guerre, souvent vaisseau spatial, l'Arbre a une place spéciale dans la vie des deux enfants. Sylvia y monte pour bouquiner, Daniel y fait la sieste. Les adultes ne sont pas admis dans ce monde digeste.

Cachés par les feuilles, le dos au tronc, assis sur une fourche ou à cheval sur une branche, vit tout un monde imaginaire d’où sortent leurs aventures en avalanche. Les deux rêveurs sont spationautes au milieu des argonautes, comanches en mal de revanche, agent malins maîtrisant les vilains, aventuriers d’un monde sinistrés.

Les grands sont exclus de cet univers masqué.

 

Il est dans la cour, comme s’il y était né. Les branches du bas gênaient, on a dû les couper. Sa couleur pourpre tranche avec le doux vert Normand.

En prenant de l’âge, le tronc s’est épaissit, a perdu son équipage : les enfants on grandit.

 

Cet arbre n’a toujours pas de nom propre. C’est « l’arbre », parce que lui seul compte.

 

En garant sa voiture à l’ombre d’une branche, Sylvia se souvient d’une tranche des anciennes vacances de sa belle enfance.

Les grands étaient exclus de cet univers rêvé.

 

Il était dans la cour, Arbre tombé un jour trop venté. Un ami de la maîtresse de maison l’a débité. Ses feuilles bordeaux ont été coupées.

Daniel voit le vide, la place délaissé, refusant d’être adulte il voudrait remonter voir les vieux souvenirs de sa belle enfance. Plus de navire sur une branche, ni vaisseau spatial, plus de comanche, ni d’endroit spécial, la vie souvent tranche les rêves de façon brutale.

 

Cet arbre n’a jamais eu de nom propre. C’était « l’arbre », comme si lui seul comptait.

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commentaires

M
<br /> Bel hommage !<br /> Ce qui prouve que nous sommes attachés à nos souvenirs, ou tout du moins qu'un objet, un arbre en l'occurence peut être porteur de mémoire, et nous permettre de nous souvenir. Son absence dans<br /> le paysage créant un vide, un manque... une partie de nous qui s'en va.<br /> <br /> PS : j'ai suivi ton conseil pour mes écrits, enfin j'essaye.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> Merci...<br /> J'ignore le point de vue de "Daniel" sur cet part de notre enfance... Mais pour être honnête, les vrais souvenirs nettement moins romantiques.<br /> <br /> PS: je continue de suivre tes récits, même si je ne suis pas toujours l'histoire...<br /> <br /> <br />

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