Veillée d’arme
Reflet de charme
Paradoxe
Equinoxe
Je n’existe pas en tant que tel. Dans le vide je n’ai pas de raison d’être. Ce sont les choses et les gens qui parlent à travers moi. Jamais je n’aurais mon opinion, mon idée, mon interprétation propre. Est cette neutralité de genre qui me rend inquiétante ? Devant moi point de masque qui tienne, je ne comprends pas le mensonge, ni le rêve, ne suis la clé d’aucun songe ni l’auteur d’aucune trêve.
Tu peux te cacher de l’autre coté de la pièce, je sais que tu es là.
Je te vois…
Mon regard te gêne ?
Pourquoi ?
Est-ce son impartialité ?
Je renvoie l’image telle que je la perçois. Nul procès dans mon reflet. Pas de pensée cachée. Je suis brut. Authentique.
Tu peux jouer sur la lumière, adoucir ton visage à travers ma luminosité. Tu ne peux me tromper.
Est-ce sa critique ?
Mais je ne peux te montrer autre chose que ce que tu interprètes lorsque tu me regardes. Je n’ai d’autre jugement que celui que tu te donnes.
Est-ce son immobilisme ?
Je suis là soir et matin, dans les bons jours comme les mauvais. Tu m’as montré ton chagrin, tes lendemains d’excès. C’est vrai, je suis toujours au même endroit, comme une fenêtre sur toi.
Est-ce parce qu’il te ressemble ?
Je suis toi. Mais pas comme tu es : je te reflète, ce qui signifie qu’en moi tu es inversée : jamais donc ne serais vérité.
Accepte mon reflet pour pouvoir l’ignorer. Toi seul peux l’habiter, ou bien t’en libérer.