Formulation : mot issu de forme et de émulation.
Sylvia George
Une phrase bien écrite est celle dont on ne saurait enlever une syllabe sans fausser la mesure de la phrase.
Pierre Louÿs (1870-1925)
Vous êtes sur un blog d'écriture qui a connu plusieurs mutations. Ce blog suit ma route depuis de nombreuses années désormais, perdant ou gagnant du contenu au gré des vents et de ma météo intérieure.
Cette route me plait, son paysage est plutot sympathique, parfois surprenant, burlesque ou inatendu, mais toujours intéressant, enrichissant à mes yeux.
Mi 2010 la route a biffurqué en angle droit, changeant brusquement d'orientation, de paysage et de destination. Le nouveau décor est si riche que je lui dois
toute mon attention. Cela implique moins de temps pour écrire ici, faisant mentir en ligne ma devise "Nulla Dies Sin Linea".
Presque 5 années ont passées. Une pause dans laquelle j'ai vécu tout plein de belles choses qui, si elle m'ont enrichie, m'ont éloignée de l'écriture. Aujourd'hui j'ai d'autres priorités : Ririe
(née en 2012), Fifi (né en 2013) et Loulou (né en 2015)... sans oublier leur géniteur "l'homme".
Mais l'envie est toujours là, alors pourquoi ne pas reprendre un peu le voyage ? Je ne promets pas de faire du quotidien, juste d'essayer de reprendre mon carnet de croquis... peut être un peu
différemment ?
Cordialement,
CMASC,
aka Sylvia George
Photo, peinture ou dessin, les portraits m'intéressent depuis longtemps.
Que sait-on d'un personnage, face à son image ?
Que disent les lignes ?
Que cachent-elles ?
Je vous propose une expérience : chaque jour, à heure fixe, apparaît un nouvel article, portrait d'une personne réelle ou rêvée.
Découvrez portraits croqués différement, par les mots plutôt que par les images. Acceptez cette invitation à un voyage dans l'imaginaire.
Et profitez bien du paysage...
Formulation : mot issu de forme et de émulation.
Sylvia George
Une phrase bien écrite est celle dont on ne saurait enlever une syllabe sans fausser la mesure de la phrase.
Pierre Louÿs (1870-1925)
Fais le bon choix,
Sors de ton cafard,
Il sera trop tard,
Une fois sur la croix.
Regardes la vie sublime,
Le ciel, son petit nuage,
Laisses tomber cette rage,
Reprends donc un peu d’estime.
Le chagrin ne se lie à aucun destin,
Enfonces toi bien cette idée dans la tête.
Ouvres les yeux et mets ton cœur à la fête,
Avale la vie, ses nectars et parfums.
Parce que ce n’est pas ici, sur cette croix,
Que tu t’en sortiras, martyr de pacotille !
Essaies de sourire pour que ta vie scintille,
Texte en collaboration avec de-l-image-aux-mots.over-blog.fr Pour en savoir plus sur le projet de TomaBW c'est par là (cliquer sur lien)
Accent chantant
Gouvernante
Prévenante
Souvenir d'enfants
Elle dort les yeux ouverts, ronfle de bon cœur sur le canapé, tête en arrière et jambes étendues en avant. Sur sa robe stricte et informe, elle porte une blouse fleurie. Deux charentaises décolorées par le temps tiennent ses pieds confortablement au chaud. Sa montre broche en or est épinglée sur sa poitrine. Point d’autre bijou. Surtout pas de bague.
A ses pieds joue une petite fille. Elle habille sa poupée, la dévêt. La lange, la nourrit. La petite se tient à carreau : sa grand-mère de cœur dort, mais la surveille de ses yeux ouverts. Elle finit de nourrir son bébé, poupée brune peu commune. La berçant contre sa poitrine, elle la couche lui caressant doucement la joue.
Elle dort les yeux ouverts, ronfle de bon cœur sur le canapé, jambes étendues en avant et tête en arrière. La peau matte de la femme est marquée par le temps. Un gros grain de beauté ovale orne son cou. Ses cheveux sont marrons. Elle n’est pas très belle.
La petite fille n’a cure de son physique âgé. Elle prend son cahier à dessin avec une couverture rouge, des pages munies de lignes, et les quatre tables d’opérations au dos. La petite n’a que faire des lignes : elle ne sait écrire qu’en langage imaginaire.
Alors elle dessine sa grand-mère.
Sur le canapé, jambes étendues en avant et tête en arrière, elle dort les yeux ouverts, ronfle de bon cœur. La forme patatoïde qui la représente possède un grain de beauté ovale au niveau du cou, du même brun que les cheveux ébouriffés autour d’une tête approximative.
A genoux devant la table basse, face à sa muse, la petite se concentre sur son dessin, tirant légèrement la langue.
Assise sur le canapé, tête en arrière et jambes en avant, elle dort les yeux ouverts. Les ronflements ont cessés.
La petite relève la tête, vaguement inquiète.Elle attend. Espère le retour du ronflement.
Assise sur le canapé, tête en arrière, elle dort les yeux ouverts.
L’enfant se lève, avance jusqu’à la vieille dame. Pensive, elle la regarde longuement. Approche une main hésitante jusqu’à toucher le genou de sa grand-mère.
Assise sur le canapé, elle se réveille en sursaut. Devant elle se tient un ange blond qui la regarde d’un air sérieux. Elle sourit. L’ange aussi.
Jusqu'ici sur Terre
Un homme pouvait être
Blanc ou noir ou jaune
Ou rouge et puis c'est tout
Mais une autre race
Est en train d'apparaître
C'est les Zazous, C'est les Zazous...
Un vocal qui monte jusqu'au amygdales
Avec un veston qui descend jusqu'au genoux
Les cheveux coupés jusqu'a l'épine dorsale
Voila le Zazou, voila le Zazou
Y a des Zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
A votre tour un de ces jours
Vous serez tous Zazous comme nous
Car le Zazou c'est contagieux
Ça commence par un tremblement
Qui vous prend soudain brusquement
Et puis on pousse des hurlements
Ouadadidadoudadidoua!
Ouah!
Si vous rencontrez un jour sur votre passage
Un particulier coiffé d'un fromage mou
Tenant dans ses doigts un poisson dans une cage
C'est un Zazou, c'est un Zazou
Si votre épicier vous dit : " j'ai du gruyère
Mais malheureusement il ne reste que les trous "
Ne supposez pas qu'il fuit de la cafetière
Il est Zazou, il est Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Un de ces jours ça vous prendra ouah!
Oudadidadoudadidoua
Ouah ouah!
A son futur gendre avant-hier ma concierge
Disait : voyez vous, ma fille est un bijou.
Elle est encore mieux que si elle était vierge.
Elle est Zazou, Elle est Zazou
Et en prenant le train j'ai vu le chef de gare
Qui m'a dit : Mon cher, je suis plus cocu du tout
Je suis quelque chose de beaucoup plus rare.
Je suis Zazou, je suis Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Un de ces jours ça vous prendra ouah
Ouadadidadoudadidoua
Ouah ouah!
A la société devant payer sa dette
Devant la guillotine Gégène il dit j'm'en fout
Y a déjà longtemps que j'ai perdu la tête
Je suis Zazou, je suis Zazou
Avec une mondaine de la place Pigalle
Mon ami Léon a fait les 400 coups
Ça lui réussit car pour ses 25 balles
Il est Zazou, Il est Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Et à mon tour un de ces jours
On finira par m'amener
Dans un asile d'allumés
Entre zazous, on s'y retrouvera
Car c'est fou ce qu'on rigolera
Quand sous les douches on chantera comme ça
Ouadadidadoudadidoua
Ouah ouah!
Brigitte Fontaine et Mathieu Chédid
pour le clip, c'est par là
"La comédie est écrite pour triompher de la peur de la mort."
Jacques Nichet (né en 1942)
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Opposition de points de vue :
" Je ne crois pas aux improvisateurs. En réalité, le grand art est toujours le produit d'une extraordinaire habileté technique."
Federico Zeri (né en 1921)
"Va donc d'instant en instant comme on improvise un chemin de rocher en rocher pour traverser le torrent."
Benjamin Kunkel (né en 1972),
Extrait de Indécision
Support d’enfance
Protège l’innocent
Qui peut, en toute confiance
Partager ses songes insouciants
« Il est où l’éléphant vert ? Ah ! Le Voilà ! Il est là ! » Les parents supposent que c’est à force de répéter ce jeu que « A » s’appelle ainsi. Arrivé dans les bras du parrain de sa sœur, il était vert et doux, l’éléphant d’Afrique. Aujourd’hui la trompe est défraichie, le corps flasque et plat, mais le grelot est encore là, rappelant sa présence auprès de l’enfant.
Babou est une abeille. Un garçon abeille. Au milieu des cadeaux de naissance, sa petite taille a eu la préférence. Quand il a trop trainé, il passe en machine, et sa propriétaire attend devant pendant une bonne partie du cycle, afin de le rassurer. Depuis quelque temps, Babou a un jumeau. Mais le rappeler n’est pas beau.
Qu’a bien pu devenir Minou le chat en peluche ? Sa propriétaire s’y est cramponnée pendant huit années. Disparu du jour au lendemain, au fond d’une armoire ou dans un jardin, compagnon sous le masque à travers l’orage, pelucheux et flasque perdu dans un nuage.
Hercule aussi est un chat. Noir et blanc à poil ras, il possède des moustaches en nylon et un corps souple qui sent bon. Rebaptisé « Maou » par sa petite propriétaire, il vient de loin, souvenir soyeux et raffiné de vacances dans un lieu vénéré.
Beau est un basset, nommé d’après le chien familial. Attache d’un petit garçon voyageur, il prend l’avion régulièrement, enroulé dans un multicolore dodo qu’il porte enroulé comme une cape, tel un super héros.
Mais ce tableau des mascottes serait incomplet sans « Buzz ». Personnage de dessin animé, il a accompagné son enfant quelque temps jusqu’à se faire remplacer par un superman. De ces choix, une constante émane : le préféré doit savoir voler.
Qui est-ce ?
Dieu, que diable !
Nan ?
Lui, ce minable
Qu’acquiesce ?
Existe-t-il ou pas ?
Les deux thèses se défendent. Beaucoup refusent aujourd’hui de dépendre d’une autre volonté que la leur.
Mais a-t-on vraiment notre propre volonté ?
N’agit-on pas en permanence sous influence ?
Dès l’enfance sommes nous pas habitués à des règles dont nous échappe l’importance ?
Voltaire pensait qu’il ne peut y avoir de montre sans horloger. Mais, dans cette idée, quelle volonté peut se loger ?
Le Saigneur serait partout, dicterait sa loi au travers de l’homme. Cela justifierait tout ? Jusqu’à de l’arbre, faire tomber la pomme ?
L’a bon dos tout de même !
Monter, descendre
Bouger, aller nulle part
Immobile, attendre
Le prochain départ
Le RER est bondé ce matin. Comme tous les autres de toutes les semaines. Les hommes en cravates côtoient pour quelques minutes femmes psychopathes et étudiants en savates. La traversée de Paris mélange au gré des stations le contenu du train de banlieue.
La Défense. Port d’attache des attachés cases. Les cravates vont à terre, laissant poursuivre les savates jusqu’à Nanterre. Escalators, escaliers, marche jusqu’au parvis pour atteindre la tour dressée au fond de la place telle un poteau de supplice. Fourmis rejoignant leurs repères, les hommes s’affairent jusqu’aux portes vitrées automatisées des hauts immeubles, symbole de la réussite de leurs patrons.
Nouveau portillon. Contrôle du badge. Signe de tête au portier.
Enfin, il est là.
Les fourmis pénètrent dans l’antre étroite et feutrée. Ils ont de l’allure, ces femmes en tailleur, ces hommes en cravates.
Un doux bip signale la fermeture des portes du paradis de la lumière artificiel. Plusieurs boutons sont allumés : certains connaîtront 10 arrêts avant de rejoindre leur office. Ce sont les plus sérieux : leur élévation dans les tours de La Défense est une mesure tant de leur réussite que de leur importance. En somme un signe d’élégance.
Mais…
Quelle est cette odeur ?
A la fois familière et inattendue ?
Humaine et impromptue ?
Les hommes et les femmes importants sont incommodés : il s’agit forcément d’un ignoble pet !
Pourtant, personne ne bouge. Pas même le petit doigt, de peur d’être désigné coupable de l’acte lamentable. A moins qu’ils ne feignent de ne point sentir pour ne pas s’impliquer ? Nul ne saura jamais.
Mais… Plus tu iras haut dans l’ascenseur, plus tu profiteras de l’odeur de flatulence.
Derrière ce mot se niche la plus grande inquiétude des hommes et des scribouillards. La femme qui écrit ignore celle qui est la plus inquiétante : incapacité intellectuelle ou physique ? Refusant de trancher, j’ai toutefois mon idée.
L’angoisse de la feuille blanche.
Pour y palier, Collette usait de papier bleu, Balzac pensait à sa pitance. Et moi ?
Ce n’est pas la page blanche qui m’inquiète. C’est la qualité de ce que j’y pose. Rare est la prose que moi que je souhaite dévoiler. Et pourtant… Au fond de tous mes écrits je me retrouve parlant de moi.
Pourquoi ?
Pour quoi ?
Parce que je suis comme les autres. Chaque auteur ne maîtrise qu’un seul sujet : lui. Le reste n’est que projection. Du reste, Est-ce qu’une personne se connaît jamais tout à fait ? Refusant de trancher, j’ai là aussi mon idée.
Parler des autres à travers soi ?
Parler de soi à travers les autres ?
Difficile de savoir : ou s’arrête l’égo, ou commence l’autre ?
Bien plus simple est certainement de faire abstraction de la page, papier ou écran, pour se concentrer sur l’image à projeter.
Bien plus simple, soit. Pas le plus facile, à mon avis.
Si une bonne âme peut me donner la technique pour réduire la taille de la colonne de droite d'un blog overblog à 3 colonnes, j'aprécierais grandement... (contact via le formulaire ou les commentaires aux articles)