Dans quel monde vis-je ? C'est la Question que je me pose régulièrement et dont les réponses, car la réponse est multiple, font froid dans le dos. Pour exemple, scène de la vie quotidienne d'une habitante d'Île de France.
Extérieur jour :
le décor représente les quais bondés d'une gare de banlieue. Chacun dans sa bulle, lLes franciliens poireautent. Quelques uns lisent le journal gratuit du matin, d'autres tentent de se réveiller la musique à fond dans les oreilles, ou le téléphone intelligent à la main. Rebelles, deux ou trois personnes lisent des romans sans images.
Haut Parleur :
"En raison d'une alerte à la bombe en gare de Trou de Balle, le trafic est totalement interrompu sur la ligne W du Rer. La SNCF vous prie de l'excuser de la gêne occasionnée."
Mouvement de foule, grognement, exaspération. Les Franciliens trépignent, frustrés de ne pouvoir se rendre à leur lieu de travail.
Drôle de monde que le mien, où l'annonce d'une alerte à la bombe exaspère nettement plus qu'elle n'inquiète.
Plus inquiétant encore : est-ce que l'exaspération vient de la "gêne occasionnée" ou du ras le bol de la paranoïa associée à la "politique du risque zéro" ? Comme il m'a été fait remarque, les vraies bombes n'ont jamais sucités d'alertes : elles ont explosé. Tout "simplement".