Cachette
Secrète
S’abaisse,
Se délaisse.
Je suis une citadelle entourée de douves d’une profondeur infinie. Ma tour centrale, crénelée, cache en son sein un foyer apaisé. Sur mes remparts sont cachés des archers tirant à vue sue l’envahisseur en approche.
Interdiction d’approcher.
Bien à l’abri derrière le pont levis et les gardiens, je tiens un potager. Les tomates poussent, rouges, charnues, pulpeuses et gouttues. Une basse-cour me fournit en œufs, poulets et caquètements. Un abricotier m’offre fruits et ombre.
L’eau du puir est douce. Je la fait chauffer pour mon bain du soir. J’y ajoute quelques feuilles de menthe et un cachet d’aspirine pour le pétillant. Tranquille dans mon donjon, je dors à l’abri des agressions extérieures.
Mes tomates ont pourri. Trop d’œufs ont éclot, je suis submergée par mes poulets. Les feuilles des fruitiers sont tombées cet automne et mon stock de flèches est épuisé.
Viens me chercher.
L’eau des douves est montée, a gelé. Le pont levis reste abaissé, ses chaines sont brisées. La clef de la tour est bien cachée : elle est sous le panier du chat. Montes les escaliers jusqu’au sommet du donjon, je t’attends, tapis dans l’ombre de mes créneaux.